Nourrir ou nettoyer?

11.08.2014

Natasha Campbell-McBride

légumes, poissons, fruits et viandes

Helen, une jeune anglaise de 21 ans, a été amenée au cabinet de Natasha Campbell-McBride par sa tante inquiète en raison de son sous-poids extrême et d'une santé qui se dégradait après avoir adopté un régime végétarien et pauvre en graisses. Élevée avec une alimentation saine de viandes, d'œufs et de lait frais, son changement de régime a entraîné l'arrêt de ses menstruations et une perte de poids importante. Malgré les affirmations des médias et de certaines recherches prônant les bénéfices des régimes végans pour diverses maladies, la santé d’Helen ne s'est pas améliorée. Elle a continué à perdre du poids, montrant que ce régime ne la nourrissait pas suffisamment.


Cet article critique les aliments transformés et promeut une alimentation basée sur ce que la nature offre, mettant en avant les avantages des aliments d'origine animale pour la nutrition humaine. Les aliments animaux fournissent les protéines et graisses essentielles pour la santé humaine, tandis que les aliments végétaux sont principalement utiles pour leurs propriétés détoxiquantes. Le récit soutient que, malgré les avantages détoxiquants des plantes, les humains ne peuvent pas survivre sans nourriture animale, qui est cruciale pour nourrir le corps et soutenir des fonctions vitales comme la régénération cellulaire, en particulier pour le cerveau.


Le texte explique également que les régimes exclusivement végétaux ne devraient être considérés que comme des périodes temporaires de nettoyage plutôt que comme un mode de vie à long terme, mettant en garde contre les dangers de ne pas nourrir correctement le corps après ces périodes de nettoyage. Il est conclu que les deux types d'aliments, animaux et végétaux, ont leur place dans une alimentation équilibrée, mais qu'il est crucial de les consommer dans leur forme la moins transformée possible pour maintenir une bonne santé.


Helen, âgée de 21 ans, est accompagnée à ma clinique par sa tante, inquiète. Déjà dangereusement amaigrie, la jeune fille continue à perdre du poids de jour en jour. De grande taille, elle mesure 1m85 pour un poids de 51 kilos. On voit que c’était une belle fille, mais elle semble à présent émaciée, pâle, le regard éteint et la voix affaiblie. Elle n’a plus ses règles depuis sept mois.


Helen a grandi à l’étranger et elle est venue en Angleterre pour étudier dans une université. Chez elle, les aliments transformés n’étaient pas disponibles. Aussi, en grandissant, Helen a‑t‑elle été habituée à faire des repas complets, préparés à la maison à partir d’ingrédients frais, produits localement : la viande fraîche, les œufs frais et le lait frais entier constituaient une part importante de son alimentation. Elle était toujours en très bonne santé. À son arrivée en Angleterre, elle conçut rapidement un dégoût pour l’alimentation transformée et vide de nutriments que consommaient exclusivement ses camarades étudiants et décida de manger sainement. Quelques informations succinctes et superficielles glanées au fil de ses lectures l’amenèrent à croire que « l’alimentation la plus saine » est une alimentation végétarienne et pauvre en matières grasses. Aussi se mit-elle à préparer ses propres repas à partir de céréales complètes, de haricots, de lentilles, de noix et de beaucoup de légumes et de fruits. Elle ne buvait que de l’eau et des jus de fruits. Ses seuls apports en graisse étaient l’huile d’olive et le beurre de cacahuète. Elle ne consommait aucun aliment d’origine animale et essayait de ne manger que des aliments biologiques. Elle se mit à faire du yoga et prit goût à cette activité.

 

Après quelques mois de ce régime, Helen n’avait plus ses règles et perdait du poids. Mais elle ne semblait pas s’inquiéter et « se sentait bien ». Quand elle rentra chez elle pour des vacances, sa famille fut horrifiée de constater son changement d’apparence et prit contact avec sa tante en Angleterre pour lui demander de l’aide. Au moment de la consultation, Helen « s’alimentait sainement » depuis plus d’un an.

 

Qu’est‑il donc arrivé à Helen ? N’a‑t‑elle pas suivi le régime le plus sain au monde, celui que nous devrions tous essayer de suivre ? C’est pourtant ce que le discours officiel et la plupart des médias nous rabâchent. La recherche scientifique nous démontre aussi que le régime végétarien réduit la tension artérielle, aide à guérir le diabète et beaucoup d’autres maladies chroniques. Et que penser des protocoles comme celui du Dr. Gerson, exclusivement végétarien, qui traite le cancer et d’autres maladies chroniques? Ces protocoles et ces approches ont  un bon bilan de réussite et pourtant...

 

Essayons de comprendre l’intégralité du problème.

 

Helen est une fille intelligente et sa première décision positive a été de cesser complètement de manger des aliments transformés. Ces aliments aux emballages colorés, fabriqués par l’homme, ne devraient pas usurper le noble nom de « nourriture ». Elles sont la cause de l’épidémie de maladies dégénératives qui fait actuellement ravage. Nous ne consacrerons pas plus de temps aux aliments transformés dans ces pages. Je me contenterai de les définir en citant Barry Groves : « L’homme est la seule espèce assez intelligente pour fabriquer sa propre nourriture et assez stupide pour la manger ». Pour rester en bonne santé, nous avons besoin de manger des aliments créés par Mère Nature, et non par l’homme. Mère Nature a mis des milliards d’années à concevoir le corps humain et en même temps, les aliments adaptés pour le maintenir en bonne santé. Quelle arrogance de la part des humains de penser qu’ils en savent plus que Mère Nature, alors qu’ils ne bricolent dans leurs laboratoires que depuis quelques décennies !

 

Mère Nature nous a fourni deux groupes d’aliments : les aliments d’origine végétale et les aliments d’origine animale. Ces deux groupes ont des fonctions différentes dans le corps humain et il est important de consommer des aliments appartenant à chacun de ces groupes. Les humains sont omnivores : nous avons évolué sur terre en mangeant ce que nous trouvions dans notre environnement végétal et animal immédiat. C’est ce que des scientifiques comme Weston A. Price ont confirmé par le biais de recherches approfondies prenant pour sujet des cultures traditionnelles issues de nombreuses régions du monde. Penchons‑nous plus en détail sur ces deux groupes d’aliments naturels.

 

Toute l’énergie de notre belle planète Terre est recyclée, et cette énergie vient du soleil. Afin de capter l’énergie du soleil et de la convertir en matière solide, Mère Nature a créé les plantes et leur a donné la photosynthèse, qui convertit la lumière en chlorophylle, laquelle construit à son tour la matière végétale. L’autre groupe d’êtres vivants sur terre qui consomme l’énergie du soleil sous forme de plantes est les herbivores, conçus pour manger des matières végétales. Pour permettre aux animaux herbivores de digérer les plantes et d’en extraire les nutriments, Mère Nature les a dotés d’un système digestif adapté : le rumen (ou la panse). Ce rumen très long contient plusieurs estomacs, remplis de bactéries dont la spécialité est de dissoudre la matière végétale. Ce n’est donc pas la vache (ou tout autre herbivore) qui digère l’herbe, mais les bactéries de son rumen.

 

Pour consommer l’énergie du soleil recyclée par les herbivores, Mère Nature a conçu un autre groupe d’être vivants, les prédateurs : les loups, les lions, les tigres, les renards, et cætera. Ils ne peuvent pas digérer la matière végétale parce qu’ils sont dotés de systèmes digestifs très différents de ceux des herbivores. Le système digestif humain est similaire à celui de ces prédateurs : nous n’avons qu’un seul estomac, qui ne contient presque aucune bactérie. En fait, l’estomac humain est conçu pour produire de l’acide et de la pepsine, dont l’unique rôle est de dissoudre la viande, le poisson, le lait et les œufs. Quand la nourriture sort de l’estomac pour aller dans l’intestin, les enzymes pancréatiques et la bile s’ajoutent au mélange pour dissoudre encore plus les aliments et permettre leur absorption. En résumé, notre système digestif est conçu pour s’adapter aux aliments d’origine animale. Pendant des millénaires, ce fait était connu. Nos ancêtres savaient que les aliments les plus nourrissants provenaient des animaux ; ils ne mangeaient des plantes qu’en complément de la viande ou s’ils venaient à manquer d’aliments d’origine animale.

 

Mais alors, que dire de toutes les recherches publiées dans les livres de nutrition populaires auprès du grand public, qui démontrent que les plantes sont riches en nutriments ? Oui, en effet, quand on analyse divers aliments végétaux en laboratoire, on voit qu’ils contiennent de bonnes doses de vitamines, de protéines, de matières grasses et de minéraux. Cette information est alors diffusée dans les publications habituelles du milieu nutritionnel, ce qui crée un malentendu. Pourquoi ? Parce qu’en laboratoire, on utilise toutes sortes de méthodes et de produits chimiques pour extraire les nutriments des plantes, méthodes inconnues de notre système digestif. La « panse » humaine a une capacité très limitée à digérer les plantes et à en extraire les nutriments utiles. Nos ancêtres savaient que les végétaux sont difficiles à digérer pour l’homme, c’est pourquoi toutes les cultures traditionnelles ont développé des méthodes de préparation culinaire pour extraire davantage de propriétés nutritives des plantes et les rendre un peu plus comestibles ; des méthodes telles que la fermentation, le maltage, la germination et la cuisson. Malheureusement, dans le monde actuel, beaucoup de ces méthodes ont été oubliées et remplacées par des recettes conformes à la planification commerciale favorable à l’industrie alimentaire.

 

Mais si nous cuisinons et préparons les végétaux correctement, ne peuvent‑ils pas nous permettre de nous alimenter sainement ? C’est précisément ce qu’Helen a essayé de faire : elle préparait tous ses aliments à la maison à partir de végétaux naturels. Elle faisait cuire le riz, les flocons d’avoine, le quinoa, le sarrasin, les haricots et les lentilles, pétrissait son propre pain, mangeait des noix et des fruits entre les repas et consommait beaucoup de légumes. Alors pourquoi a‑t‑elle eu des problèmes ? Voyons cela.

 

Le corps humain – l’eau mise à part – est constitué en majeure partie de protéines et de matières grasses (presqu’à parts égales) : ce sont « les briques et le mortier » qui forment nos os, nos muscles, notre cerveau, notre cœur, nos poumons, notre foie et tous les autres organes. L’analyse en laboratoire d’aliments d’origine végétale et animale montre que les meilleures protéines et les meilleures matières grasses pour l’organisme humain viennent des aliments d’origine animale. Le profil en acides aminés des protéines animales convient au corps humain, alors que celui des protéines issues de plantes est incomplet et ne convient pas à la physiologie humaine. Aussi quand il s’agit de NOURRIR votre corps et de CONSTRUIRE des tissus et des structures organiques, les aliments d’origine animale sont les meilleurs et les seuls qui conviennent. L’organisme humain a recours à un merveilleux processus, dès le moment de sa conception jusqu’à sa mort, qui s’appelle la régénération cellulaire. Les cellules de notre corps (dans tous les organes et les tissus) vieillissent constamment, meurent et sont remplacées par des cellules toutes neuves. C’est ainsi que l’organisme se maintient, se régénère et soigne ses lésions. Pour que notre corps donne naissance aux cellules neuves qui remplacent les anciennes, des matériaux de construction sont nécessaires : les protéines et les matières grasses. Les matériaux les plus adéquats pour favoriser le processus de régénération cellulaire viennent des aliments d’origine animale : viande, poisson, œufs et laitages. Les enfants en pleine croissance ont besoin de ces matériaux de construction en grandes quantités, non seulement pour activer la régénération cellulaire, mais aussi pour garantir leur croissance ; les aliments d’origine animale doivent donc constituer une partie importante de leur alimentation. Outre le fait de nourrir le corps, les produits d’origine animale fournissent de l’énergie à l’organisme : en fait, les matières grasses animales sont la meilleure source d’énergie pour la plupart des cellules de notre corps. 

 

L’un des organes les plus « gourmands » du corps humain est le cerveau : il absorbe entre 25 et 45% de tous les nutriments qui circulent dans le sang. L’organisme fournit beaucoup d’efforts pour le nourrir 24 heures par jour, tous les jours. Contrairement à la croyance populaire, notre cerveau a besoin de bien plus que de l’énergie sous forme de glucose : c’est un organe physique à part entière, qui a lui aussi besoin d’alimenter ses processus de régénération cellulaire en consommant des matières grasses et des protéines de bonne qualité. Le cerveau est un organe très gras qui nécessite beaucoup de matières grasses de bonne qualité pour se nourrir convenablement. En outre, il fabrique des neurotransmetteurs, des hormones et des centaines d’autres molécules actives, qui sont en grande partie des protéines ;  il a donc besoin de matériaux pour les fabriquer. Les meilleurs matériaux de construction nutritifs pour le cerveau viennent, encore une fois, des aliments d’origine animale. Dans notre pratique clinique, nous constatons une dégénérescence des fonctions cérébrales chez les stricts végétaliens : c’est d’abord le sens de l’humour qui disparaît, puis la personne devient « psychorigide » et sans nuances dans sa façon de penser et dans son comportement ; son acuité d’esprit s’émousse, sa mémoire souffre et la dépression s’installe, suivie d’autres problèmes mentaux. Tous ces symptômes sont les signes d’un cerveau affamé.

 

Nombreux sont ceux qui seraient surpris d’apprendre que l’être humain peut vivre exclusivement d’aliments d’origine animale. Dans ma clinique, j’ai des patients, enfants et adultes, qui ne consomment que des aliments d’origine animale, avec d’excellents résultats. Les patients atteints de rectocolite hémorragique, de la maladie de Crohn et de graves maladies mentales se sentent bien mieux en suivant un régime GAPS sans aucun aliment d’origine végétale : pas une feuille, aucun élément issu du royaume végétal n’est consommé. Ces personnes mangent uniquement des viandes, des matières grasses animales, du bouillon d’os et de viande, du poisson (y compris des crustacés et des mollusques), du bouillon de poisson, des œufs frais et des produits laitiers crus fermentés : kéfir, crème aigre, beurre clarifié, fromage et yaourt. Dans certains cas graves de rectocolite hémorragique et de maladie de Crohn, c’est même le seul mode d’alimentation qui leur permet de se sentir bien, d’arrêter tout médicament, d’atteindre leur poids normal, d’éradiquer tous les symptômes digestifs et de retrouver la pleine possession de leurs moyens. Dans des cas de maladie bipolaire grave, de schizophrénie et d’autres maladies psychiatriques, cette alimentation peut s’avérer salvatrice. Certains patients suivent ce régime depuis 2 ans ou plus et n’ont aucun désir de changer leurs habitudes alimentaires, car ce régime leur réussit bien. Certains d’entre eux ont essayé d’y ajouter quelques fruits et légumes, mais constatant que leurs symptômes se manifestaient à nouveau, ont dû faire marche arrière. D’après mon expérience clinique, je n’ai donc aucun doute sur le fait que les êtres humains peuvent vivre très sainement sans consommer aucun aliment d’origine végétale.

 

Le fait de ne se nourrir que d’aliments d’origine animale n’est pas nouveau sur terre. Une des peuplades traditionnelles (soi‑disant primitives) les plus saines au monde que Weston A. Price a repérée au cours de ses recherches est celle des Masaï d’Afrique, qui se passent entièrement de matière végétale. Ce peuple nomade voyage avec son bétail et tout ce qu’il mange vient des animaux. Il consomme de la viande, des abats, du lait, du babeurre et boit le sang de ses taureaux. Quand on a demandé aux Masaï pourquoi ils ne mangeaient pas les fruits qu’on trouvait dans leur environnement, ils se sont mis à rire et ont répondu que les fruits étaient destinés à leurs vaches. Ces gens n’avaient aucune des maladies de notre monde « civilisé » : pas de maladies cardiaques, pas de cancer, pas de maladies dégénératives, ils étaient minces et musclés, leurs enfants naissaient facilement et en bonne santé, ils avaient une grande longévité et de belles dents saines. Outre leur forme physique remarquable, ces gens étaient intelligents, joyeux, paisibles, bienveillants et heureux et n’avaient pas de problèmes psychologiques. Mais quand certains d’entre eux déménagèrent en ville et adoptèrent un mode de vie « moderne », ils n’échappèrent pas aux maladies dont souffrent les habitants de tout pays « moderne ».

 

Il est donc établi que les humains peuvent vivre sans manger de plantes. Par contre, nous ne pouvons pas vivre sans aliments d’origine animale ! Mais alors, que penser de tous les régimes à base de plantes qui sont réputés lutter contre les maladies chroniques ? Et pourquoi les huiles végétales de bonne qualité pressées à froid sont‑elles dites efficaces pour enrayer de nombreuses maladies dégénératives ? La prise de ces huiles en compléments alimentaires est recommandée à la fois par la communauté médicale traditionnelle et alternative ou parallèle. Et que faire de tous les antioxydants, enzymes, vitamines, minéraux, bioflavonoïdes et autres substances issues des plantes et censées être bénéfiques pour la santé ? Il ne se passe pas un mois sans que notre science découvre que le brocoli a des propriétés anticancéreuses, que le chou possède des substances curatives pour le système digestif, que les noix stimulent l’immunité, etc. Nous touchons ici du doigt les vraies raisons qui nous font manger des plantes : elles sont NETTOYANTES. Alors qu’elles sont inaptes à nourrir suffisamment notre organisme, elles font merveille pour le maintenir propre à l’intérieur. Elles lui fournissent aussi de l’énergie sous forme de glucose et des cofacteurs sous forme de vitamines et minéraux, mais leur mission principale est d’entretenir la propreté de notre corps et de le libérer de ses toxines. En effet, les plantes contiennent de puissants détoxifiants à même d’éliminer la pollution, ainsi que divers produits chimiques faits par l’homme et d’autres toxines qui s’accumulent dans notre organisme. En particulier, les plantes sont de puissants nettoyants quand on les consomme crues. Leur jus, absorbé dans la partie supérieure du système digestif, produit une pléthore de détoxifiants et de cofacteurs : le protocole de nettoyage passe en grande partie par les jus des feuillus et d’autres légumes, et par les jus de fruits. En progressant vers le bas, la substance végétale nourrit la flore intestinale et l’intestin. L’intestin humain est l’équivalent du rumen des herbivores : il est richement peuplé de microbes, lesquels peuvent convertir les fibres végétales et l’amidon en nutriments utiles au corps humain, tels que les acides gras à chaîne courte. Mais le problème des fibres et de l’amidon est qu’ils nourrissent à la fois les bons et les mauvais microbes. Aussi, l’effet plus ou moins bénéfique de ces substances végétales dépend directement de la composition de notre flore intestinale : si elle est saine, les fibres et l’amidon nous feront du bien, mais si elle ne l’est pas, les substances végétales nourriront les pathogènes de notre intestin qui prolifèreront, produisant beaucoup de toxines nocives. En faisant cuire les plantes, on réduit leurs propriétés nettoyantes, mais on les rend plus digestes, ce qui leur permet de produire des matériaux de construction utiles à notre corps. Malheureusement, ces matériaux ne sont pas du tout en mesure d’aider le corps à se construire : ce sont en grande partie des glucides, que le corps utilise pour produire de l’énergie, stockant le surplus sous forme de graisse. Quand les plantes subissent des transformations importantes de la main de l’homme (les céréales, en particulier), elles fournissent de mauvais matériaux de construction à l’organisme, causant ainsi des maladies. La consommation de produits fabriqués à partir de farine et de sucre (des plantes considérablement transformées) est la cause majeure de presque tous les problèmes sanitaires de dégénérescence dans la société occidentale actuelle : surpoids, diabète, obésité, maladies cardiaques, cancer, maladie d’Alzheimer et autres formes de démence, problèmes neurologiques et psychologiques chez les enfants comme chez les adultes, infertilité, ovaires polykystiques, anomalies du système immunitaire, etc. Un organisme détoxifié est toujours en meilleure forme qu’un organisme toxifié. C’est pourquoi tant de personnes se sentent mieux en ne mangeant que des plantes, pendant les premières semaines. On peut lire des témoignages enthousiastes dans ce sens dans la littérature végétarienne et végétalienne. Mais quand l’organisme a fini de se purifier, il faut lui redonner des aliments d’origine animale. Si cette étape est ignorée, le corps se met à jeûner et se détériore. Qu’est-il arrivé à Helen ? Avec son régime végétalien, elle s’est purifiée, purifiée, purifiée, jusqu’à être littéralement « rincée ». Elle a dépassé l’étape où son corps avait fini de se purifier et avait à nouveau besoin de se nourrir. C’est pourquoi elle a perdu autant de poids, bien que consommant des céréales, des haricots, des noix, des fruits, des légumes et des huiles végétales en grandes quantités. Ce régime, considéré comme « sain » dans notre société moderne, ne lui permettait pas du tout de nourrir son corps. C’est aussi pourquoi ses règles se sont arrêtées : son corps jeûnait et gardait le peu de réserves qu’il avait. Il ne pouvait plus se permettre de les gaspiller lors des menstrues.

 

Les régimes végétaliens (exclusivement à base de plantes) peuvent être considérés comme une forme de jeûne. Ils ne nourrissent pas le corps de manière adéquate, mais lui donnent l’occasion de bien se purifier. Tandis que le système digestif est occupé à traiter les substances végétales (pour apaiser la faim), ce régime fournit à l’organisme de grandes quantités de substances nettoyantes. Les plus « toxifiés » sont les cancéreux, qui ont grand besoin de nettoyer leur organisme. C’est pourquoi la plupart des protocoles de traitement anticancéreux en matière de nutrition sont végétaliens. Rappelez-vous que les régimes végétaliens ne conviennent à l’organisme que le temps d’un nettoyage. Jamais ils ne doivent devenir un mode d’alimentation permanent. Une fois la période de nettoyage terminée, l’organisme doit être nourri : c’est alors qu’il faut réintroduire des aliments d’origine animale. Si cette étape n’est pas respectée, l’organisme affamé commence à se cannibaliser lui‑même et des problèmes apparaissent. Le parcours d’Helen en est un bon exemple. Lors de mon voyage en Inde, j’ai rencontré des pèlerins hindous qui se rendaient sur des sites religieux sacrés. Ce pèlerinage comportait un jeûne de 41 jours qu’ils décrivaient comme étant « très difficile » : ils n’étaient autorisés à manger aucun aliment d’origine animale et ne consommaient que des plantes : légumes, fruits, riz, lentilles, haricots, huiles végétales et pain, exactement comme dans le régime végétalien occidental. Les régimes exclusivement à base de plantes ne devraient donc pas porter le nom de « régime », mais plutôt celui de jeûne végétalien.

 

Les régimes végétariens, qui incluent des aliments d’origine animale, peuvent être adoptés comme stratégies à long terme. Il est possible de rester en bonne santé en étant végétarien du moment que l’on continue à consommer des aliments d’origine animale qui fournissent à l’organisme des substances qui lui permettent de se nourrir et de se construire, comme les œufs et les laitages entiers, non écrémés, en grandes quantités. Il est évident que tous les aliments transformés doivent être supprimés au profit d’aliments strictement naturels. De telles traditions végétariennes existent en Inde. Les Hindous connaissent la valeur et l’importance des aliments d’origine animale. C’est pourquoi la vache est un animal sacré en Inde : elle fournit le lait, le beurre, le fromage et le babeurre. Outre les vaches, les Hindous élèvent des chèvres, dont ils prisent beaucoup le lait. En Inde, les végétariens élèvent aussi des poulets et des canards et consomment tous les jours beaucoup d’œufs frais. Nombre d’entre eux mangent de la viande et du poisson quand ils peuvent s’en procurer.

 

Il y a beaucoup de sortes de végétariens : certains consomment du poisson, d’autres des œufs et des laitages, d’autres encore mangent de temps en temps de la viande. Ceux qui ont des problèmes sont ceux qui décident d’arrêter de manger de la viande et de ne manger que des aliments transformés. Ils tombent très rapidement malades. Ce groupe de personnes est particulièrement menacé par le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et le cancer.

 

Autre groupe de personnes qui rencontrent des problèmes, les végétariens qui suivent un régime pauvre en matières grasses. L’insistance sur l’élimination des matières grasses dans l’alimentation vient en grande partie du comptage des calories, car ce sont les matières grasses qui ont le plus de calories par gramme. L’idée d’assimiler les aliments de Mère Nature à des calories est un diktat de la science. La nourriture ne se résume pas à des calories, elle est un million de fois plus complexe et plus intéressante. Le corps humain n’est pas davantage un fourneau à brûler les calories, lui aussi est un million de fois plus complexe. Le fait de définir la nourriture en termes de calories n’est qu’un exemple de plus de l’inadéquation et de l’égarement de notre science alimentaire. Les êtres humains ne peuvent pas vivre sans matières grasses. Mère Nature a pris des milliards d’années pour concevoir nos aliments et tout ce qu’elle y a mis est essentiel, y compris les matières grasses. Tous les composants d’un aliment naturel s’équilibrent entre eux, ils fonctionnent ensemble. En privant un aliment naturel de ses matières grasses, on en fait un « aliment » incomplet et déséquilibré : le corps humain n’y trouve pas son compte. Le végétarisme pauvre en matières grasses conduit tout droit aux maladies dégénératives du système nerveux et de l’immunité.

 

En résumé

 

Il existe deux catégories d’aliments naturels sur terre et chacune d’elle a son propre rôle à jouer dans la physiologie humaine :

 

Les aliments d’origine animale : la viande, le poisson, les œufs et les laitages sont des aliments qui construisent et nourrissent l’organisme. Ils sont à l’origine de la régénération cellulaire et permettent au corps de maintenir une composition physique et chimique normale. En d’autres termes, ils fournissent les « briques et le mortier » qui constituent notre corps. Par ailleurs, notre organisme fabrique tous les jours une multitude de substances chimiques à base de protéines : hormones, enzymes, neurotransmetteurs, et cætera, qui sont essentiels à son bon fonctionnement. En fait, l’organisme peut être vu, en quelque sorte, comme une usine chimique. Et les matériaux bruts dont cette usine a besoin sont les aliments d’origine animale, qui sont particulièrement importants pour les enfants en pleine croissance, car leur corps a tous les jours besoin de grandes quantités de matériaux de construction.

 

Les aliments d’origine végétale : les céréales, les haricots, les fruits, les légumes, les aromates, les fruits à coque et les graines, sont des aliments purifiants et détoxifiants et ne nourrissent pas l’organisme de façon suffisante. Ils assurent la propreté interne du corps en l’aidant à se débarrasser des toxines et des déchets. Ils lui fournissent de l’énergie sous forme de glucose et des microéléments qu’il peut utiliser : des minéraux, des vitamines, des phytonutriments et des cofacteurs.

 

Bien entendu, ces deux catégories ne sont pas complètement étanches, elles peuvent se chevaucher : les aliments d’origine animale, crus en particulier, peuvent avoir de grandes propriétés nettoyantes, et les plantes ont elles aussi des propriétés nutritives, en particulier une fois cuites, fermentées et germées.

 

Profitons donc des bienfaits de ces deux catégories d’aliments, d’origine animale et végétale. L’essentiel est de les consommer naturels et de les transformer le moins possible.

Article original