Maladie de Lyme: Renforcer l'immunité plutôt qu'éliminer les microbes

02.10.2018

Natasha Campbell-McBride

Tique en train de piquer

Cet article met en lumière une vision critique sur l'approche médicale contemporaine face à la maladie de Lyme, soulignant que cette maladie, causée par la bactérie Borrelia et transmise par les tiques, est souvent mise en avant de manière exagérée. L'auteur argue que la montée de cette maladie est en partie due à l'affaiblissement général du système immunitaire, exacerbé par notre mode de vie et l'environnement pollué actuel, similaire au déclin des abeilles. Plutôt que de recourir immédiatement aux antibiotiques, qui peuvent endommager le microbiote intestinal et affaiblir davantage l'immunité, l'auteur suggère de renforcer le système immunitaire par des régimes nutritionnels spécifiques comme le Protocole GAPS ou le régime de Weston A. Price. L'article insiste sur l'importance de maintenir un équilibre harmonieux avec notre environnement microbien plutôt que de chercher à éradiquer les microbes, faisant valoir que beaucoup de personnes portant la bactérie Borrelia restent asymptomatiques grâce à un système immunitaire efficace. 


La maladie de Lyme est à la mode en ce moment, car notre médecine passe constamment par des phases de modes ; toutes sortes de problèmes sont imputés à la maladie de Lyme de nos jours.

La maladie de Lyme est causée par une bactérie de la famille Borrelia transmise par une tique. Les hôtes naturels des tiques sont les animaux de la forêt, tels que les daims, les écureuils, les tamias, les lapins, etc. La bactérie Borrelia existe depuis longtemps, peut être même depuis plus longtemps que les humains. Mais la maladie de Lyme ne s’est largement répandue que récemment, en dépit de la rareté des contacts entre nos populations urbaines et les animaux en liberté. Que s’est il donc passé ? Un événement décisif s’est produit ces dernières décennies : notre système immunitaire s’est affaibli à cause de notre mode de vie et de l’environnement que nous, humains, avons créé. Ce qui arrive aux abeilles dans notre monde industrialisé est significatif : elles meurent. Et elles meurent de maladies opportunistes auxquelles elles résistaient très bien il y a quelques décennies. Pourquoi ? Parce que leurs défenses immunitaires ont été affaiblies par l’épandage intensif que pratique l’agriculture d’aujourd’hui, tous azimuts. Nous autres, humains, ne sommes pas différents. Quand notre système immunitaire ne fonctionne plus correctement, nous sommes exposés à toutes sortes d’infections, jadis anodines.

 

Les personnes souffrant de fatigue chronique, de fibromyalgie, de neuropathie périphérique, de maladies auto-immunes et d’autres maladies dégénératives, infections récemment imputées à la maladie de Lyme, sont immunodéprimées. Le fait que notre science ait découvert la bactérie Borrelia ne nous donne pas de réponse à ces problèmes : quand le système immunitaire est déprimé, toutes sortes de microbes peuvent causer des dégâts, et nous n’en connaissons que quelques-uns. En outre, le traitement par antibiotiques n’éradique pas les maladies dégénératives chroniques, même quand les tests montrent que la bactérie n’est plus là. Des antibiotiques très forts sont utilisés pour traiter la maladie de Lyme, souvent par intraveineuses et sur le long terme. Or les antibiotiques sont loin d’être anodins ! Un microbiote intestinal sain est la condition essentielle au maintien d’une bonne immunité. Les antibiotiques détruisent ce précieux microbiote de manière redoutable, affaiblissent davantage encore le système immunitaire et vous rendent encore plus vulnérable à Borrelia et à tout autre pathogène.

 

Donc, si vous souffrez d’une maladie dégénérative et si vos analyses confirment la présence de la maladie de Lyme, ne vous précipitez pas pour prendre des antibiotiques. L’urgence, en revanche, consiste à rétablir votre système immunitaire. Le premier changement concerne votre alimentation ! 

Si vous avez des symptômes digestifs, suivez le Protocole Nutritionnel GAPS, en débutant avec les 6 étapes d’introduction.

Si cela vous semble trop difficile, commencez par suivre le régime GAPS global. Vous pourrez peut être tenter le régime d’introduction plus tard. 

Si vous digérez bien, vous pouvez suivre le régime GAPS global, mais aussi décider de suivre le régime de Weston A. Price (WAPF). Au fur et à mesure que votre système immunitaire se remettra à fonctionner, il se chargera de Borrelia et de nombreux autres microbes que vous n’avez pas besoin de connaître. Nombre de personnes chez qui les analyses révèlent la présence de Borrelia ne présentent aucun symptôme et se portent parfaitement bien. Pourquoi ? Parce que leur système immunitaire fonctionne correctement. Et ne vous y trompez pas : un système immunitaire en bon état de marche est infiniment plus intelligent que tous les médecins et tous les scientifiques réunis !

La seule exception est une infection à Borrelia récente due à une morsure de tique qui se manifeste par des symptômes typiques : un érythème migrant (rougeur typique de forme circulaire) associé à des symptômes grippaux de fièvre, des malaises, des douleurs articulaires et musculaires. Dans cette situation, prendre des antibiotiques est justifié. Pendant le traitement d’antibiotiques, observez toutes les précautions requises pour stimuler votre système immunitaire par l’alimentation et protégez votre microbiote en prenant des probiotiques de bonne qualité. Le régime GAPS ou un celui de Weston A. Price restaurera durablement  votre système immunitaire.

Pourquoi éradiquer Borrelia ? Si tout le monde était soumis à la détection de ce parasite et si une étude était faite sur le sujet, on trouverait peut être la présence de cette bactérie chez la majorité de la population, tout comme c’est déjà le cas pour H pylori, présent dans l’estomac de la plupart d’entre nous. Or nous savons que 70 à 80 % des gens qui hébergent H pylori sont en bonne santé et ne présentent aucun symptôme. Devrions nous éliminer H pylori chez toutes ces personnes en leur donnant des antibiotiques puissants ? Absolument pas ! La plupart des microbes existants sur terre ne sont pas nos ennemis, mais nos amis ! Ce qu’il faut faire, c’est trouver un équilibre, établir une harmonie entre les milliards de microbes qui vivent avec nous et notre système immunitaire. Nourrissons, renforçons notre système immunitaire et prenons soin de lui avant de tuer, d’éliminer ou d’attaquer quoi que ce soit.

Pour en savoir plus (voir chapitre Lyme (maladie), syndrome des maladies infectieuses systémiques multiples et d’autres infections chroniques)

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