04.04.2024

Natasha Campbell-McBride

personnalisation de l'alimentation, besoins individuels, génétique, environnement, protéines, graisses, glucides, système nerveux autonome, équilibre acido-basique, cycle quotidien, saison, stress, aliments naturels, alimentation harmonieuse, aliments transformés, sens naturels, santé, bien-être.

L'article souligne l'importance de personnaliser l'alimentation en fonction des besoins individuels de chacun, remettant en question l'idée qu'un régime unique convient à tous. Il explique que nos différences biologiques, héritées et constitutionnelles déterminent nos besoins alimentaires spécifiques. Par exemple, certaines personnes peuvent nécessiter plus de protéines ou de graisses en fonction de leur génétique et de leur environnement, tandis que d'autres pourraient avoir besoin de plus de glucides. Il met en lumière comment notre système nerveux autonome et notre équilibre acido-basique influencent également nos besoins alimentaires, ce qui varie en fonction de nombreux facteurs comme le cycle quotidien, la saison et le stress.


Le texte discute aussi des différentes capacités du corps à traiter les aliments, affirmant que les aliments naturels fournis par la nature sont conçus pour être en harmonie avec nos besoins physiologiques. Il critique l'utilisation d'aliments transformés et promeut l'écoute de notre corps à travers nos sens naturels comme l'odorat et le goût pour guider nos choix alimentaires, adaptant notre alimentation pour optimiser notre santé et bien-être personnel.



Nous sommes tous différents, chacun d’entre nous est un individu unique. Aussi, si l’on veut des résultats, ce n’est pas une bonne idée de loger tout le monde à la même enseigne. C’est pourquoi nous avons à notre disposition un tel choix de régimes alimentaires : beaucoup de glucides / peu de glucides / beaucoup de graisses / peu de graisses, beaucoup de protéines / peu de protéines, tout cru / tout cuit, etc. et il est intéressant de constater que les régimes qui conviennent aux uns ne conviennent pas du tout aux autres. Pourquoi donc ? Pour la bonne raison qu’« il faut de tout pour faire un monde », ce qui signifie qu’il n’y a pas de mauvais aliment en soi ni de bon aliment en soi, car il faut tenir compte d’un facteur très important : la personne qui le mange ! Et non seulement la personne qui le mange, mais dans quel état elle se trouve. Essayons de comprendre cela plus en détail. Nous avons tous une hérédité et une constitution différentes. Si vos ancêtres étaient des Vikings ou des Inuits, il y a des chances que vous ayez besoin de manger beaucoup de poisson, de viande et de graisses. Mais s’ils étaient issus d’une culture méditerranéenne ou d’un pays tropical, vous avez davantage besoin de glucides dans votre ration alimentaire. Les médecines de la Chine ancienne et ayurvédiques essaient de classer les gens par types de constitutions et n’appliquent ni régimes, ni plantes médicinales sans avoir établi cette connaissance de base au préalable, car des constitutions différentes ont des besoins différents.

 

Cependant, la constitution n’est qu’un facteur. Il y en a beaucoup d’autres. Au cours de sa vie, notre corps traverse des cycles anaboliques / cataboliques, en d’autres termes, des cycles qui lui permettent de se construire et de se nettoyer. Il existe un cycle de construction / nettoyage quotidien, un cycle saisonnier et d’autres cycles « selon les besoins » pouvant intervenir à tout moment. Pour se construire, l’organisme a besoin de nutriments très différents de ceux qu’il utilise pour se nettoyer (les nourritures animales servent en général à la construction, tandis que les plantes servent au nettoyage). Seul votre corps sait ce dont il a besoin à chaque instant de votre existence. En fonction de vos occupations à un moment donné, de la saison de l’année, du temps qu’il fait et de votre niveau de stress, votre organisme peut se mettre en différents modes de production d’énergie : utiliser du glucose par exemple, ou des graisses. Seul votre corps sait ce qui lui convient le mieux à un moment donné et requiert des nutriments très différents pour des modes distincts de production d’énergie. Nous avons tous un système nerveux autonome, responsable de toutes les fonctions « d’autopilotage » de l’organisme : pour notre cœur qui bat, notre circulation sanguine, le système digestif qui nous nourrit, etc. Le système nerveux autonome est scindé en deux : il est constitué du système nerveux sympathique et du système nerveux parasympathique. Ces deux systèmes fonctionnent de manière opposée l’un de l’autre et garantissent l’équilibre très complexe de chaque fonction du corps. Mais encore, en fonction d’un nombre infini de facteurs (le cycle quotidien d’activité et de sommeil, la saison, le temps qu’il fait, le stress, les infections, la nourriture, le nettoyage, vos occupations actuelles, etc.) vous pouvez passer d’une « dominance du système sympathique » à une « dominance du système parasympathique ». Ce changement peut se produire plusieurs fois par jour, tous les deux ou trois jours, à chaque saison et diffère selon les groupes d’âge. Il est important de se rappeler que ces deux branches de notre système nerveux requièrent des nutriments très différents : l’un aime la viande et les graisses, tandis que l’autre a besoin de glucides. Seul votre corps sait de quelle proportion de protéines/graisses/glucides il a besoin à tout moment de votre vie. Aucun laboratoire, aucun scientifique ne pourra le calculer pour vous.

 

Il faut aussi compter avec l’équilibre acido-basique du corps, qui change tout le temps, chaque jour, en fonction de nombreux facteurs. Certains conseillers en nutrition ont répandu le mythe que l’acidité est mauvaise et que nous devons tous être alcalins à tout moment. Diverses nourritures ont été classées comme étant « alcalinisantes », comme les fruits et les légumes, ou « acidifiantes » telles les céréales et la viande. C’est tout simplement faux. Votre corps passe d’un état alcalin à un état acide tout le temps en fonction de nombreux facteurs : l’activité de votre système nerveux autonome, votre type de production énergétique et votre profil hormonal à un moment donné, la respiration, la fonction rénale, dont beaucoup changent selon le cycle quotidien, la saison, le temps qu’il fait et votre activité. En fonction de tous ces facteurs, une pomme, par exemple, considérée comme une nourriture « alcalinisante », peut acidifier votre corps, et à l’inverse, un morceau de viande, considéré comme « acidifiant », peut le rendre alcalin. Seul votre corps sait comment utiliser les aliments à tout moment de votre vie et il est le seul à avoir l’intelligence innée nécessaire pour effectuer ces calculs incroyablement complexes. 

 

Et comme si cela ne suffisait pas, il faut encore y ajouter l’équilibre électrolytique, qui change aussi tout le temps en fonction de nombreux facteurs. Notre médecine traditionnelle a décidé que le sel était « mauvais » et recommande d’en réduire la consommation. Le sel raffiné ne devrait pas être consommé et ne diffère pas en cela des autres aliments raffinés (ces produits n’étant pas naturels pour la physiologie humaine, ils ne devraient pas porter le nom d’« aliments »). Cependant, le sel naturel non raffiné (tel que le sel de l’Himalaya ou le sel de mer) qui contient plus de 90 minéraux est non seulement bon pour nous, mais il est essentiel pour permettre à notre corps de maintenir son équilibre en eau et en électrolytes. Il y a aussi le mythe qui veut que nous devons boire beaucoup d’eau chaque jour, et différentes quantités de litres par jour sont même recommandées dans les guides de nutrition. Suivre aveuglément ce conseil peut vous attirer des ennuis si votre corps manque d’électrolytes et a besoin de sel plutôt que d’eau. Nous avons beau nous croire très intelligents, il nous est impossible de calculer la quantité de sel ou d’eau que nous devrions consommer à un moment donné. Seul notre corps le sait, et il a d’excellents moyens de nous dire ce dont il a besoin : la soif pour l’eau ou le désir d’un aliment particulier ayant la composition minérale voulue. N’en doutez pas, votre corps connaît la composition nutritionnelle des aliments qui existent sur cette terre. Ces quelques facteurs vous montrent qu’aucun laboratoire, aucun docteur, aucun scientifique, aucun livre savant ne pourra calculer, aussi génial soit-il, ce que vous devez manger à huit heures, à treize heures, à dix‑huit heures ou entre les repas. Votre corps seul a l’intelligence inégalée de savoir ce qu’il lui faut à tout moment de votre vie, car vos besoins nutritionnels changent tout le temps, à chaque minute, à toute heure, et tous les jours.

 

Alors, que faut‑il faire ? Comment bien se nourrir ? 

 

Il faut se reconnecter à l’intelligence intérieure de notre corps. Posez‑vous la question : si votre corps a besoin d’un certain taux de protéines en ce moment + tant de graisse + tant de glucides + tant de vitamine B12 et tant de vitamine C, comment vous fera-t‑il savoir qu’il a besoin de cette composition particulière de nutriments ? Et même si votre corps arrivait à vous faire parvenir cette information, comment feriez‑vous pour vous procurer ce mélange de nutriments ? Comment calculeriez‑vous tous ces facteurs et comment réuniriez‑vous les quantités voulues ? Eh bien en fait, Mère Nature, dans sa bonté, ne nous demande pas de faire des choses aussi compliquées. Elle nous a dotés de sens (l’ODORAT, le GOÛT), du DÉSIR d’une nourriture particulière et du sentiment de PLAISIR et de satiété après l’avoir mangée. Et quand votre corps a besoin d’une association particulière de nutriments, il vous donne le désir d’un aliment particulier contenant le mélange voulu. Cette nourriture sentira divinement bon à vos narines et aura un goût merveilleux, et vous serez satisfait et rassasié après l’avoir mangée. Mais une heure ou deux plus tard, les besoins de votre corps auront changé et cet aliment ne vous dira plus rien. Vous aurez envie d’un autre aliment, qui répondra à vos besoins à cet instant précis de votre vie. La seule façon de bien servir notre corps est donc de rester connectés à nos sens !

 

Réfléchissons un peu plus.

 

Le DÉSIR d’un aliment particulier

 

Le mot « désir » revêt une connotation plutôt négative aux yeux de beaucoup de gens, grâce à des siècles de conditionnement politique et religieux : on considère le désir comme une chose à laquelle « on doit résister » et « ne pas succomber ». Pourtant, le désir ou l’envie d’un aliment particulier est le principal moyen qu’utilise votre corps pour vous faire savoir qu’il a besoin de tel ou tel nutriment à un moment donné. Aussi, quand vous avez faim, faites une pause et réfléchissez : « Qu’est‑ce que j’aimerais manger maintenant ? Quel est l’aliment le plus appétissant pour moi en ce moment ? » Oubliez tous les livres que vous avez lus et tous les mantras nutritionnels qui vous dictent ce qu’il faut manger à une heure donnée de la journée, et posez‑vous vraiment la question. La réponse viendra immédiatement, et la seule évocation d’un aliment particulier vous mettra l’eau à la bouche. Respectez votre désir ! Le désir est l’intelligence interne de votre corps qui vous parle pour vous faire savoir ce dont il a besoin afin que vous restiez en bonne santé, heureux et plein d’énergie. Si vous respectez votre désir à chaque fois que vous mangez, vous digérerez vos aliments sans problème et ils ne vous feront que du bien, parce que vous les aurez mangés au bon moment, juste quand votre organisme les réclamait. L’ennui, c’est qu’actuellement, dans notre monde commercialisé, les désirs des gens pour certains aliments sont manipulés via l’utilisation de produits chimiques addictifs et transformateurs de goût. En effet, la soi‑disant « nourriture » transformée contient, la plupart du temps, des produits chimiques spécialement conçus pour la rendre addictive. L’écoute de votre désir ne vaut que pour les aliments naturels, ceux que Mère Nature a créés. Cessez de manger des aliments transformés et votre désir naturel pour les aliments qui vous conviennent reviendra.

 

Le sens de l’ODORAT

 

Avez‑vous observé des animaux ? Ils ne portent jamais rien à leur bouche sans l’avoir d’abord senti. Pourquoi ? Parce qu’ils sont pleinement connectés à leurs instincts, à l’intelligence interne de leur corps. Le sens de l’odorat donne à votre corps beaucoup d’informations sur la nourriture : si elle est ou non dangereuse, si elle a été contaminée par des produits chimiques ou des microbes, si elle est fraîche, et encore plus important, si elle est en accord avec les besoins actuels de votre corps. Aussi, avant de porter un aliment à votre bouche, sentez‑le : si c’est la nourriture qu’il vous faut en ce moment, il sentira divinement bon. Dans le cas contraire, l’odeur vous déplaira. Respectez votre odorat et écoutez‑le. Le souci, c’est que dans le monde actuel, beaucoup de gens ont un odorat dégradé à cause des parfums synthétiques. Tous les produits chimiques odorants fabriqués par l’homme, tels que le détergent pour le linge, les produits d’entretien ménager, les soi‑disant assainisseurs d’air et les parfums bloquent les récepteurs olfactifs de votre nez. Votre nez a un certain nombre de récepteurs olfactifs, et une fois qu’ils sont bloqués par un produit chimique, les nouvelles molécules venant de ce produit ne peuvent se rattacher à rien dans vos narines et votre odorat ne les détecte plus. Nous avons tous croisé des gens qui dégagent une odeur de parfum excessive ;  ils ne réalisent pas qu’ils se sont trop parfumés parce qu’ils ne peuvent plus le sentir, leurs récepteurs d’odorat étant bloqués par ce produit. La même chose arrive avec les détergents pour le linge, qui contiennent des parfums puissants pour masquer l’odeur désagréable du détergent à l’état pur. Les personnes qui les utilisent régulièrement ne sont plus capables de les sentir, parce qu’ils sont tout le temps exposés à cette odeur, présente sur leurs vêtements, leurs serviettes de bain et leur literie. Ils ne peuvent pas non plus sentir correctement la nourriture, car leurs récepteurs olfactifs sont accaparés en permanence par le détergent qui reste sur leurs vêtements. Pour retrouver votre odorat, bannissez tout les produits chimiques parfumés de votre environnement : remplacez le détergent par un produit naturel sans parfum et n’utilisez aucun parfum, produit de soins personnels parfumé ou assainisseur d’air. En l’espace de quelques semaines, vos récepteurs olfactifs seront nettoyés et votre odorat sera revenu.

 

Le sens du GOÛT

 

La nourriture est l’un des plus grands plaisirs de la vie, et c’est très bien ainsi ! Si un aliment ne vous est pas agréable, cela signifie que ce n’est pas le bon nutriment pour vous en ce moment (et peu importe qu’il soit supposé être bon pour la santé) ! Écoutez donc ce que vous dicte votre goût et respectez‑le ! C’est un ami, un vecteur de communication entre l’intelligence interne de votre corps et votre cerveau conscient. Comment ferait votre corps pour vous dire qu’il a besoin d’un mélange précis de nutriments, sinon en vous faisant ressentir du plaisir quand vous les consommez ? Le problème est que beaucoup de gens ont un sens du goût transformé ou émoussé à cause de leur consommation régulière d’aliments transformés. Nombre d’aliments transformés contiennent des produits chimiques qui altèrent le goût, délibérément ajoutés à la « nourriture ». Non seulement ces produits chimiques sont toxiques, mais ils peuvent modifier votre perception du goût pour longtemps, aussi est‑il essentiel d’arrêter de consommer ces produits transformés afin de retrouver votre goût naturel. De nombreuses carences nutritionnelles peuvent changer la perception du goût (c’est bien connu pour la carence en zinc, en particulier). En vous mettant à consommer des aliments naturels et sains, vos carences nutritionnelles diminueront et votre sens du goût reviendra. Les toxines dans votre bouche peuvent aussi changer votre perception du goût. Essayez de vous brosser les dents avec de l’huile d’olive pressée à froid (ou toute autre huile pressée à froid) à la place du dentifrice : ce procédé ayurvédique est efficace pour détoxifier la bouche. Il est très important de demander de l’aide à un dentiste holistique, car beaucoup de matériaux dentaires peuvent polluer la bouche et altérer le sens du goût.

 

Le sentiment de PLAISIR et de satiété après avoir mangé

 

Si vous avez fait un repas qui convient aux besoins nutritionnels de votre corps à un moment donné, vous vous sentirez pleinement rassasié. Vous n’aurez pas d’envies irrésistibles de manger un autre aliment, un sentiment agréable de satiété prendra le dessus et vous permettra de vous concentrer sur d’autres choses dans votre vie et d’oublier la nourriture pendant un moment. Il est important de ne pas trop manger et de ne pas avoir le ventre trop plein. Mais si vous écoutez le sentiment de plaisir que vous procure la nourriture, vous ne mangerez pas trop parce que vous arrêterez de manger dès que le plaisir cessera. Ce sentiment de plaisir et son arrêt sont les signaux que vous envoie votre corps pour vous faire connaître ses besoins. Votre sentiment de plaisir vous poussera à manger aussi longtemps que votre corps aura besoin des nutriments d’une nourriture particulière, et dès que votre corps en aura suffisamment, cet aliment cessera de vous faire plaisir. Les envies d’aliments sucrés sont courantes chez les personnes atteintes du syndrome GAPS, à cause d’un taux de sucre instable dans le sang. Normaliser le taux de sucre dans le sang prend du temps et la façon la plus efficace de résoudre ce problème est d’accroître votre consommation de graisses, en particulier de graisses animales (dans les limites de votre sentiment de plaisir, bien sûr). Aussi, dans ce cas, est‑il recommandé de consommer des graisses animales en bonne quantité pendant les repas. Pour stabiliser votre taux de sucre entre les repas, mélangez du beurre cru (ou de l’huile de noix de coco) avec du miel non pasteurisé (biologique ou sauvage) selon votre goût, mettez ce mélange dans un bocal en verre que vous pouvez emporter, et mangez‑en quelques cuillères toutes les 20 à 30 minutes dans la journée. Cette méthode peut vous aider pendant les premières étapes du traitement. Dès que votre taux de sucre sera normalisé avec la mise en application du Programme nutritionnel GAPS, vous pourrez graduellement réduire votre consommation du mélange beurre/miel et l’arrêter.

 

Comment appliquer ces bons conseils en suivant le régime GAPS ?

 

Le régime GAPS n’est pas gravé dans le marbre ; vous devez l’adapter à votre corps, qui est unique, et aux besoins quotidiens qui lui sont propres. Le régime GAPS vous donne une liste d’aliments avec lesquels travailler. À vous de voir quand vous mangerez ces différents aliments et dans quelles proportions. Écoutez les besoins de votre corps, communiqués par vos sens : désir, odorat, goût, plaisir et satiété. Par exemple, un matin, une pomme suffira à votre plaisir, mais le matin suivant, vous opterez peut‑être pour un petit déjeuner conséquent avec des œufs, du bacon, des saucisses et une salade. Et si vous êtes un jour très content de boire du bouillon de viande et de manger du poulet grillé, le lendemain il est possible que vous n’ayez plus envie de viande ni de bouillon, mais juste de légumes et de yaourt. Votre corps vous fera savoir de quelle proportion de protéines, de graisses et de glucides il a besoin à chaque repas. Comment ? En vous donnant une envie d’aliments précis. Quand vous vous asseyez à la table du repas familial, mangez seulement ce qui vous fait envie et dans les quantités qui vous semblent en accord avec vos besoins. Il est essentiel d’écouter les désirs de son corps en suivant le régime d’introduction GAPS ou le régime GAPS global. Votre désir vous indiquera quand il sera temps de passer à une autre étape du régime d’introduction. Il est possible de manger quelque chose qui n’est pas permis à une étape particulière du régime GAPS si vous en avez vraiment envie, parce que ce sera ce que votre corps réclame à ce moment‑là, et il faudra respecter ce désir. Vous êtes unique et personne ne peut vous prescrire la combinaison d’aliments la mieux adaptée à votre organisme à un moment donné. Si vous suivez le régime d’introduction GAPS à la lettre et vous vous sentez bien, mais un jour, vous avez une forte envie, par exemple, de tomates crues (qui ne font pas partie du programme), alors écoutez votre désir ! C’est votre corps qui vous dit qu’il a besoin de nutriments particuliers à ce moment‑là, et les tomates crues vous les fourniront. Si vous ne répondez pas à la demande de votre corps, vous pourriez en subir les conséquences : votre équilibre en électrolytes ou votre équilibre hormonal pourrait s’en ressentir, entre autres choses. Il est vrai que vous aurez « fait une entorse » au régime en mangeant des tomates, mais une fois que votre envie sera assouvie, vous pourrez continuer le programme. Tout progrès implique deux pas en avant pour un pas en arrière et le processus de guérison ne fait pas exception. Aussi ne vous en faites pas pour les « entorses » au régime, de temps en temps, si votre corps les réclame vraiment. Ce ne sont pas des entorses : il s’agit de faire équipe avec son corps et de le respecter. Rappelez‑vous que votre corps en sait infiniment plus sur lui‑même que nous n’en saurons jamais avec toute notre intelligence et toute notre science !

 

Rappelez‑vous aussi que les besoins nutritionnels du corps changent tout le temps. Ainsi, votre désir pour certains aliments changera également tout le temps : ce qui semblait si appétissant au petit déjeuner ne vous dira plus grand-chose à l’heure du déjeuner, et ce qui semblait délicieux l’après‑midi vous répugnera au dîner. Tous ces sentiments sont parfaitement valables et devraient être respectés ! Vous êtes un individu unique, et ce qui convient à un convive de votre tablée ne vous conviendra peut‑être pas du tout. 

 

Comment appliquer cette sagesse aux enfants qui suivent le régime GAPS ?

 

En tant que parents, nous devons prendre des décisions pour nos enfants. Les enfants atteints du syndrome GAPS ont des sens de l’odorat et du goût déformés, des désirs altérés et ont souvent de fortes envies et des addictions pour les aliments qui leur font mal. Ce sont en général des envies et des addictions à des aliments transformés. En commençant le protocole nutritionnel GAPS, nous supprimons tous les produits transformés, ainsi votre enfant passera peut‑être par une période de sevrage qui entraînera toutes sortes de symptômes (comportementaux et physiques). Il est important que les parents le comprennent afin d’aider leur enfant à franchir cette période difficile : le corps de votre enfant est coincé dans un état métabolique malsain et réclame des aliments particulièrement nocifs pour le maintenir dans cet état. Aussi, à moins de vouloir maintenir cet état métabolique malsain, nous ne pouvons pas permettre à l’enfant de manger ces aliments. L’aider à retrouver un état métabolique sain prendra du temps et des efforts, et c’est la mission du programme nutritionnel GAPS. Respectez la liste d’aliments permis par le régime GAPS. Cependant, dans cette liste, essayez de donner à votre enfant une assez grande variété d’aliments pour lui laisser un choix (après avoir plus ou moins franchi l’étape de sevrage !). Il est important que votre enfant apprenne à utiliser ses sens : désir, odorat, goût, plaisir. Et pour apprendre à les utiliser, il lui faudra d’abord les découvrir, car dans un état métabolique malsain, ils ont été supprimés et faussés. Remplissez votre cuisine et votre maison d’aliments GAPS et permettez à votre enfant de choisir (dans la limite du raisonnable, bien sûr). Permettez‑lui d’explorer la nourriture comme il veut, de manger avec les doigts, de manger froid ou chaud, à table aux repas ou en picorant au fil de la journée. Il est important qu’un enfant (qu’il soit atteint du syndrome GAPS ou qu’il soit en bonne santé et se développe normalement) apprenne à entretenir une relation saine à la nourriture tôt dans sa vie. Malheureusement, dans le monde occidental, dans de nombreux cas, ce n’est pas ce qui se passe et il est très dérangeant de voir des mères essayer d’inculquer de « bonnes manières » à table aux enfants sans pour autant prendre le soin de leur préparer des repas dignes de ce nom (en leur servant des plats transformés passés au micro‑ondes). Une telle combinaison d’alimentation défaillante et de pression exercée pour manger ces aliments qui n’en sont pas et pour se tenir bien à table a de quoi dissuader quelqu’un de manger, et encore plus un jeune enfant ! Pour qu’un enfant ait une chance de développer ses sens naturels en lien avec la nourriture, il a besoin d’aliments naturels et sains, pleins de goût et de saveur, et doit avoir la permission d’explorer la nourriture comme il le souhaite (en mangeant avec les doigts, même s’il se salit, et en la savourant). Les bonnes manières pourront venir plus tard, quand l’enfant aura développé des sens naturels, l’odorat, le goût et un désir de nourriture ainsi que le plaisir de manger, sens qui seront utiles à son corps pour le restant de ses jours.

 

En conclusion.

 

Mère Nature a pris des milliards d’années pour parfaire le corps humain, une création incroyablement intelligente ! Les aliments naturels sur notre terre ont été conçus en même temps que l’homme ; votre intelligence intérieure connaît leur composition et sait quels aliments conviennent à vos besoins particuliers. Il ne vous reste plus qu’à traiter cette intelligence avec respect.

 

Utilisez vos sens de l’odorat, du goût, votre désir de nourriture et votre plaisir à manger pour vous guider dans vos décisions : quand manger, quels aliments, et comment les combiner. Et rappelez‑vous : vous êtes unique, et ce qui convient à votre voisin peut ne pas vous convenir du tout. 


Texte original