Kennedy justifie cette mesure par la nécessité de protéger l’intégrité scientifique face à une corruption systémique. Il cite notamment l’ancienne rédactrice en chef du NEJM, Marcia Angell, qui avait déjà averti en 2009 que « il n’est plus possible de croire beaucoup de la recherche clinique publiée » en raison des liens financiers avec l’industrie pharmaceutique. Cette critique est corroborée par une étude de 2017 publiée sur ResearchGate, qui a révélé des conflits d’intérêts financiers parmi les membres des comités réglementaires et les éditeurs de revues, soulignant l’ampleur de l’influence pharmaceutique.
De plus, le Département de la Justice (DOJ) enquête actuellement sur ces revues pour des soupçons de biais, de fraude et de corruption pendant la pandémie de COVID-19, renforçant les préoccupations sur leur objectivité. Kennedy propose de créer des revues gérées par le gouvernement pour assurer une recherche non biaisée, une idée qui s’inscrit dans le cadre des réformes de l’administration Trump visant à recentrer la science sur les intérêts publics plutôt que commerciaux.
La création de revues gouvernementales, financées par le NIH et supervisées par des scientifiques indépendants, pourrait offrir un espace où la recherche médicale est conduite et diffusée sans l’interférence des intérêts pharmaceutiques. Cette initiative s’aligne sur les critiques persistantes des revues médicales, où des voix comme celle du professeur Angus Dalgleish ont dénoncé la pression exercée par des groupes financés par Pfizer et le NIH pour rétracter des articles négatifs sur les vaccins (Humanspective, 28 mai 2025). En coupant les liens avec ces revues, Kennedy vise à restaurer la confiance du public dans la science médicale.
Cette réforme s’inscrit dans une tendance plus large de remise en question des institutions scientifiques traditionnelles, particulièrement depuis la pandémie de COVID-19. Les coupes budgétaires massives à l’Institut National de la Santé (NIH), réduisant le financement de plus de 3 milliards de dollars, et la purge de 20 000 employés au HHS sous Kennedy reflètent une volonté de transformer en profondeur les politiques de santé publique. Ces actions, bien que controversées, sont perçues par certains comme nécessaires pour éliminer les influences corruptrices et recentrer la recherche sur le bien-être des citoyens.
L’initiative de RFK Jr. de réformer les publications scientifiques est une réponse directe aux problèmes d’influence pharmaceutique et de corruption dans les revues médicales. En proposant des revues gouvernementales, il vise à garantir une science médicale indépendante et fiable, alignée sur les intérêts publics. Alors que le Département de la Justice poursuit ses enquêtes et que la communauté scientifique débat, cette mesure pourrait marquer le début d’une ère nouvelle pour la recherche médicale, où l’intégrité prime sur les conflits d’intérêts. L’avenir de la science médicale dépend maintenant de la mise en œuvre réussie de cette vision.
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